L’homme souvenir
Nuit de tempête.
Le vent siffle,
et à genoux sur le plancher des souvenirs, fait crisser le bois de nos tristesses.
Dans la demeure de ses yeux clos,
L’homme souvenir
Entend la mer
Le grand, le bel, le sombre océan
La masure constellée de reflets
Qui lui dira de fuir
Ou de s’éprendre.
Nous sommes bien seuls finalement.
Sommes-nous bien, seuls, finalement ?
Dans la demeure de ses lèvres closes
L’homme souvenir
Bricole avec ses rêves
Des brins de riens mis bout à bout
Des bris de rires
Des traces de rendez-vous.
Dans la demeure de son errance
Assiste à la tornade muette des rêves
Privé du cri de son amour,
Privé de langage.
Ame sans foi, mutilée de silence
Qui ancre et estompe
Son corps de repentirs.
Le monde respire ou suffoque t-il ?
Est-ce de violence ou de tendresse qu’explose le ciel de ce soir ?
Est-ce de violence ou de tendresse que se relient nos jours ?
Nuit de tempête,
Le vent siffle,
Les arbres dansent avec la mélancolie.
Comme nous, plient sans rompre
Y risquent ce qui leur reste de sève
Y osent ce qui leur reste de vie.