Des chagrins
Le hasard me ramène à ce texte... Dont l'idée console et caresse...
Il est des chagrins qu’il faut vivre…
On pourrait les boire, on pourrait les étreindre. On pourrait les fuir.
On pourrait passer à côté d’eux sans les voir, mendier leurs baisers.
Remplir les creux. Souder les plaies.
Se perdre dans le bruit pour ne pas frôler le silence.
Se fondre dans la foule pour ne pas voir l’absence.
Se combler de pertes pour ne pas souffrir de ce qui manque :
Ce silence, cette absence, la trace de l’autre exilée de l’histoire.
Il est des chagrins qu’il faut vivre…
Car ils ont un visage. Car ils ont une voix. Car ils ont une mémoire.
Parce qu’il y a trop de chemins qui s’égarent. Parce qu’il y a trop d’amours qui errent.
Il est des chagrins qu’il faut vivre…
Et l'on se blotti contre, on palpe le temps qui s’éternise, le pouls de l’absence.
Fragiles, tolérants de l’être.
Le corps recroquevillé comme une parenthèse qui exclut de se clore.